C’est la Journée mondiale contre la douleur : mieux comprendre pour mieux soulager
La douleur chronique, une réalité fréquente en France
En France, près de 12 millions d’adultes seraient concernés par la douleur chronique, soit environ un Français sur cinq. Une étude récente révèle même qu’un tiers de la population déclare souffrir de douleurs persistantes. Ces douleurs, qui durent plus de trois mois, ne se limitent pas à la souffrance physique : elles perturbent le sommeil, favorisent l’anxiété et la dépression, et fragilisent la vie sociale. Chez les plus de 75 ans, plus d’une personne sur deux est concernée. La douleur chronique est définie comme une douleur qui perdure plus de trois mois, au-delà du temps habituel de guérison. Elle peut avoir plusieurs origines : inflammation, atteinte du système nerveux, séquelles d’une chirurgie, migraines, lombalgies, fibromyalgie… Mais parfois, elle s’installe sans cause clairement identifiée.
On distingue ainsi différents types de douleurs, qui peuvent coexister et rendre la prise en charge complexe :
- Douleur nociceptive : liée à une lésion tissulaire (ex : inflammation, traumatisme)
- Douleur neuropathique : due à une atteinte du système nerveux (ex : neuropathie diabétique)
- Douleur nociplastique : douleur sans lésion nette mais avec dérèglement de la perception de la douleur (ex : fibromyalgie)
Ces formes peuvent coexister, ce qui rend le diagnostic et la prise en charge complexes.
Pourquoi la douleur persiste-t-elle parfois ?
Bien entendu, il existe plusieurs causes, mais sont constatées régulièrement :
- Des phénomènes de sensibilisation nerveuse : le système nerveux devient hyperexcitable (caractérisé par une réponse anormale, exagérée, des neurones à une stimulation isolée donnée), amplifiant des signaux douloureux.
- Des facteurs psychologiques et émotionnels (stress, anxiété, dépression) qui modifient la perception de la douleur.
- Un manque de coordination entre les professionnels de santé et des ruptures dans le parcours de soins — les patients peuvent se perdre entre spécialistes, médecins traitants, rééducateurs, etc.
Quelques faits récents à retenir
- Une étude internationale menée à l’échelle de 52 pays souligne l’ampleur du phénomène douleur — des milliards de personnes ressentent quotidiennement des douleurs, avec des impacts majeurs sur la qualité de vie.
- Selon une analyse publiée en 2024, la prévalence mondiale de douleur (toutes causes confondues) se maintient à un niveau élevé : environ 1 personne sur 3 ressent des douleurs à un moment donné dans l’année.
- Pendant la période de la pandémie de COVID-19, on a observé une aggravation des symptômes douloureux chez de nombreuses personnes, notamment du fait de la sédentarité prolongée, du stress, et de l’accès réduit aux soins.
Une prise en charge encore insuffisante
Face à cette réalité, la France a développé un parcours de soins spécifique, qui repose sur la coordination entre le médecin traitant, les spécialistes et les centres de traitement de la douleur. Pourtant, de nombreux patients témoignent encore de délais trop longs, de difficultés à être orientés et d’inégalités d’accès aux structures spécialisées. Moins de 3 % des personnes concernées bénéficient aujourd’hui d’un suivi dans un centre expert. Par ailleurs, les traitements médicamenteux classiques, bien qu’utiles, ne suffisent pas toujours à soulager la douleur, et leurs limites poussent à développer des approches complémentaires : rééducation, techniques de relaxation, psychothérapie ou encore activité physique adaptée.
Dans ce contexte, les complémentaires santé ont un rôle clé à jouer. Informer et sensibiliser les adhérents est essentiel pour briser les tabous et mieux comprendre la douleur. Orienter vers les bons interlocuteurs – médecins, centres de la douleur, associations – permet aussi d’éviter l’errance médicale. Enfin, proposer des solutions de soutien, qu’il s’agisse de remboursements complémentaires, d’ateliers de prévention ou d’outils d’accompagnement, contribue à améliorer le quotidien des personnes concernées.
À l’occasion de cette Journée mondiale contre la douleur, rappelons à tous que la douleur n’est pas une fatalité. Si vous en souffrez, parlez-en à votre médecin traitant, évaluez-la régulièrement, explorez les solutions adaptées et ne restez pas isolé.